Traiter le SIBO naturellement et durablement
Le SIBO, ou Small Intestinal Bacterial Overgrowth, est une prolifération excessive de bactéries dans l’intestin grêle. Normalement, cette portion de l’intestin contient très peu de flore microbienne : elle est dédiée à l’assimilation des nutriments. Lorsque les bactéries colonisent cette zone, elles fermentent les aliments trop tôt, provoquant ballonnements, douleurs, gaz, troubles du transit et fatigue chronique.
Mais traiter le SIBO ne se limite pas à réduire les bactéries : c’est un travail global de restauration digestive, hormonale et nerveuse.
En tant que naturopathe* experte, je vous propose ici une approche complète et naturelle pour agir en profondeur.
1 - Soutenir la digestion pour restaurer l’équilibre
Une digestion fluide est le premier rempart contre le SIBO.
Lorsque les aliments stagnent ou sont mal décomposés, ils nourrissent la flore du grêle et entretiennent la fermentation.
🔹 Les enzymes digestives, une aide précieuse
Les enzymes digestives naturelles (protéases, lipases, amylases, bromélaïne, papaïne) soutiennent le corps dans la décomposition des aliments.
Elles réduisent les fermentations, apaisent les ballonnements et améliorent la tolérance alimentaire.
Ce soutien enzymatique est particulièrement utile lors des repas riches ou mal tolérés. Il aide l’organisme à retrouver une digestion efficace, tout en allégeant le travail du pancréas et du foie.

2 – Corriger l’acidité gastrique : un pilier essentiel
L’acide chlorhydrique (HCl) de l’estomac a un rôle fondamental : il neutralise les bactéries pathogènes et amorce la digestion des protéines.
🔹 Le manque d’acidité, cause fréquente du SIBO
Chez de nombreuses personnes, l’estomac est trop peu acide — une condition appelée hypochlorhydrie.
Les aliments non stérilisés descendent alors dans l’intestin grêle, où ils deviennent un substrat pour les bactéries indésirables.
Les signes typiques :
ballonnements après les repas,
lourdeur gastrique,
fatigue post-prandiale,
intolérance aux viandes et aux protéines.
🔹 Restaurer une acidité juste
En naturopathie, on peut stimuler naturellement la production d’acide gastrique avec :
des amers digestifs (gentiane, pissenlit, romarin),
un peu d’eau citronnée avant les repas (si toléré),
une mastication lente pour activer les sucs digestifs.
À l’inverse, si l’acidité est trop forte, on utilisera des plantes adoucissantes comme la guimauve, la mélisse ou l’alové-véra.

3. La thyroïde : une clé souvent négligée
Un déséquilibre thyroïdien, notamment l’hypothyroïdie, peut favoriser la survenue d’un SIBO.
Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) régulent la motilité intestinale. Quand leur production ralentit, le transit aussi — créant un terrain propice à la stagnation et donc à la prolifération bactérienne.
🔹 En cas de SIBO à méthane : la constipation à traiter en priorité
Le SIBO à méthane (ou IMO, Intestinal Methanogen Overgrowth) se distingue par une constipation marquée.
Or, tant que les selles ne circulent pas correctement, les bactéries méthanogènes continuent à proliférer et à produire du méthane, ralentissant encore davantage le transit.
Il est impératif de libérer la constipation dès le début de la prise en charge.
Pour cela, on peut utiliser :
une hydratation suffisante,
des fibres douces (psyllium blond, graines de lin moulues),
des plantes stimulant le foie et la vésicule biliaire (romarin, artichaut, pissenlit),
ou encore un soutien du nerf vague par la respiration et le mouvement.
🔹 Vérifier les vitamines A et D : fondement d’une muqueuse saine
En parallèle, il est recommandé de contrôler le taux de vitamine A et de vitamine D par prise de sang.
Ces deux vitamines sont essentielles à la régénération de la paroi intestinale.
La vitamine A soutient la structure et la réparation des cellules de la muqueuse.
La Vitamine D, hormone immunomodulatrice, favorise une perméabilité intestinale optimale et régule la réponse inflammatoire.
Un déficit en l’une ou l’autre compromet la capacité du corps à guérir la muqueuse intestinale, même si la flore est rééquilibrée.

4. L’huile essentielle d’origan compact : un puissant soutien naturel
L’huile essentielle d’origan compact (Origanum compactum) est un antibactérien naturel très efficace.
Riche en carvacrol et thymol, elle agit contre de nombreuses bactéries responsables du SIBO, tout en ayant une action antifongique et antiparasitaire.
🔹 Précautions et utilisation
Elle s’utilise toujours en dilution et sous supervision d’un professionnel (en capsules gastro-résistantes ou diluée dans une huile végétale).
Son usage doit être court et ciblé, car elle peut être irritante si mal dosée.
C’est un outil précieux dans une phase transitoire, pour réduire la charge bactérienne tout en préparant le terrain à une flore équilibrée.
Les approches naturopathiques
Le régime pauvre en FODMAPs (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols) vise à réduire la fermentation bactérienne en limitant certains sucres mal absorbés. Ce régime permet souvent une amélioration rapide des symptômes (ballonnements, douleurs, gaz) en phase aiguë du SIBO.
Et agir sur le stress chronique qui est un moteur majeur du SIBO. Il agit sur le nerf vague, ralentit la motilité intestinale, diminue la sécrétion d’acide chlorhydrique et perturbe les enzymes digestives.




